L’écriture inclusive est un sujet qui suscite de nombreux débats en France. Alors que certains la considèrent comme une avancée pour l’égalité entre les hommes et les femmes, d’autres la voient comme une menace pour la langue française. La question de savoir si l’écriture inclusive devrait être interdite dans l’administration et les écoles divise les experts et les politiciens.

L’argument pour l’interdiction de l’écriture inclusive

Certains linguistes et professeurs soutiennent l’interdiction de l’écriture inclusive. Ils affirment que cette pratique est incohérente et perturbe l’apprentissage de la langue, en particulier pour les personnes en situation de handicap ou atteintes de dyslexie. Ils soulignent également que l’extension de l’écriture inclusive est une manifestation d’une idéologie qui cherche à imposer sa suprématie et son contrôle sur la langue française.

Selon eux, l’écriture inclusive ne vise pas seulement à équilibrer les usages du masculin et du féminin dans le discours, mais à adopter une position de déconstruction linguistique. Ils estiment que cela entraîne des aberrations linguistiques et un délabrement de l’État. Ils soutiennent que la langue française doit être protégée afin de préserver son intégrité et de ne pas laisser se diffuser des paralogismes grammaticaux.

L’argument pour la légitimité de l’écriture inclusive

D’un autre côté, certains linguistes et professeurs soutiennent la légitimité de l’écriture inclusive. Ils affirment que cette pratique existe depuis des siècles et permet d’éviter l’autocensure des femmes. Selon eux, la langue française est parfaitement équipée pour respecter l’égalité entre les hommes et les femmes.

Ils soulignent que l’utilisation de formes féminines et masculines dans le discours est présente dans les écrits des « plus grands auteurs ». Ils affirment que l’écriture inclusive vise à nommer les femmes au féminin et à résoudre les « conflits » entre les féminins et les masculins qui appellent un adjectif ou un participe commun. Ils estiment que l’écriture inclusive est un outil de lutte contre les inégalités femmes-hommes.

La proposition de loi pour interdire l’écriture inclusive

Dans ce contexte, la proposition de loi de la sénatrice Pascale Gruny, visant à « protéger » le français des dérives de l’écriture inclusive, suscite des discussions animées. Cette proposition prévoit de bannir l’écriture inclusive dans tous les cas où le législateur exige un document en français, tels que les contrats de travail, les règlements intérieurs, les modes d’emploi, etc.

La proposition de loi vise également à interdire l’utilisation de néologismes grammaticaux comme « iel » ou « celleux ». Les partisans de cette proposition affirment que l’écriture inclusive perturbe l’apprentissage de la langue et qu’elle n’est pas adaptée aux personnes en situation de handicap ou atteintes de dyslexie.

Les réactions à la proposition de loi

La proposition de loi suscite des réactions contrastées. Certains la considèrent comme rétrograde et réactionnaire, et estiment qu’elle s’inscrit dans une lutte contre la visibilisation des femmes. D’autres la soutiennent et affirment vouloir protéger la langue française contre le « wokisme ».

Il est intéressant de noter que le débat sur l’écriture inclusive ne se limite pas à la France. Des chercheurs ont recensé plus de 2 500 guides sur le sujet, écrits dans 50 langues différentes. Il s’agit donc d’une préoccupation mondiale en faveur d’une pratique égalitaire de la langue.

Le débat sur l’écriture inclusive est complexe et passionné. Les opinions divergent sur la question de savoir si elle devrait être interdite dans l’administration et les écoles. Les arguments avancés vont de la protection de la langue française à la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes.

Il est essentiel de poursuivre les discussions et d’approfondir la réflexion sur cette question. La décision d’interdire ou de permettre l’écriture inclusive dans l’administration et les écoles aura un impact sur la langue française et sur la manière dont nous communiquons. Il est important de trouver un équilibre entre la préservation de la langue et la lutte contre les inégalités femmes-hommes.

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