La Russie en Afrique a considérablement renforcé sa position stratégique ces dernières années. Depuis 2015, Moscou a signé une vingtaine d’accords bilatéraux de défense avec des pays africains, portant le total à plus de trente en 2022. Cette expansion n’est pas le fruit du hasard mais résulte d’une stratégie délibérée qui a permis à la Russie de s’implanter militairement et diplomatiquement sur le continent en seulement dix ans.
Nous observons que cette influence grandissante se manifeste notamment par la présence du groupe Wagner en Afrique, devenu le principal marqueur de l’empreinte russe sur le continent. En effet, ce groupe opère dans des secteurs variés allant du soutien militaire au trafic de ressources précieuses comme les diamants et l’or. Parallèlement, les campagnes de désinformation visant à manipuler les systèmes d’information africains ont presque quadruplé depuis 2022, créant ainsi un terrain favorable à l’influence russe. Ainsi, la Russie est parvenue à chasser les forces françaises et américaines d’une partie du Sahel tout en devenant le principal fournisseur d’armes du continent.
L’ancrage militaire de la Russie en Afrique
L’empreinte militaire russe s’est considérablement étendue sur le continent africain ces dernières années, créant un véritable réseau d’influence stratégique. Cette présence militaire constitue désormais un pilier central de la politique étrangère de Moscou envers l’Afrique, avec des implications profondes pour la sécurité régionale et les équilibres géopolitiques.
Les pays où la Russie est militairement présente
La cartographie de la présence militaire russe en Afrique révèle une stratégie d’implantation ciblée et progressive. Au Mali, la Russie a remplacé la France comme partenaire sécuritaire privilégié après le retrait des forces françaises Barkhane. Les instructeurs militaires russes y forment désormais les forces armées maliennes, tout en participant directement aux opérations contre les groupes djihadistes. En République centrafricaine (RCA), le président Faustin-Archange Touadéra s’appuie largement sur les conseillers russes pour assurer sa sécurité personnelle et contrôler son territoire. De plus, le Burkina Faso a signé en 2023 un accord autorisant le déploiement de forces russes sur son sol après avoir demandé le retrait des troupes françaises.
Au Soudan, la Russie a obtenu un accord pour établir une base navale à Port-Soudan sur la mer Rouge, lui offrant ainsi un point d’ancrage stratégique dans cette région cruciale. Par ailleurs, la présence russe s’est également manifestée en Libye, où Moscou soutient le maréchal Khalifa Haftar dans sa lutte pour le contrôle du pays. En outre, des accords de coopération militaire ont été signés avec le Niger, le Congo-Brazzaville et la Guinée, élargissant encore davantage l’empreinte russe sur le continent.
Cette implantation militaire s’accompagne souvent d’un accès privilégié aux ressources naturelles. En effet, en échange de leur soutien sécuritaire, les Russes obtiennent des concessions minières, notamment dans l’exploitation de l’or, des diamants et d’autres minerais stratégiques, créant ainsi un modèle économico-militaire particulièrement efficace.
Le rôle du groupe Wagner en Afrique
Le groupe Wagner a longtemps constitué l’avant-garde de la présence militaire russe en Afrique. Cette société militaire privée, bien qu’officiellement indépendante, a toujours opéré en étroite coordination avec le Kremlin. En République centrafricaine, Wagner a déployé jusqu’à 1 500 hommes qui protègent le président Touadéra, forment l’armée nationale et sécurisent les sites miniers. Au Mali, après le coup d’État de 2021, les mercenaires de Wagner ont remplacé les forces françaises et européennes dans la lutte contre les groupes armés djihadistes.
L’impact de Wagner s’étend au-delà des opérations militaires. Le groupe a développé un écosystème complet incluant des sociétés minières, des entreprises de sécurité et des médias de propagande. Par exemple, en RCA, la société Lobaye Invest, liée à Wagner, exploite plusieurs mines d’or et de diamants. Cependant, la présence de Wagner s’est aussi accompagnée d’accusations graves de violations des droits humains. Ainsi, au Mali, les forces de Wagner auraient participé au massacre de Moura en mars 2022, où plus de 300 civils ont été exécutés selon Human Rights Watch.
La mort d’Evgueni Prigojine, fondateur de Wagner, en août 2023 dans un accident d’avion survenu après sa tentative de mutinerie contre l’armée russe, a marqué un tournant dans l’organisation de la présence militaire russe en Afrique.
Remplacement de Wagner par l’Africa Corps
Suite à la disparition de Prigojine, le Kremlin a entrepris une restructuration majeure de sa présence paramilitaire en Afrique. Le groupe Wagner a été progressivement absorbé par le ministère russe de la Défense et transformé en une nouvelle entité baptisée Africa Corps. Cette transition vise à centraliser le contrôle des opérations africaines directement sous l’autorité de l’état-major russe, éliminant ainsi l’autonomie relative dont jouissait Prigojine.
L’Africa Corps maintient essentiellement les mêmes fonctions que Wagner mais avec une chaîne de commandement clarifiée et directement rattachée à Moscou. En République centrafricaine, les instructeurs de l’Africa Corps continuent de former les soldats centrafricains et de protéger le président Touadéra. Au Mali, ils poursuivent les opérations contre les groupes djihadistes dans le centre et le nord du pays.
Néanmoins, cette transition ne s’est pas faite sans heurts. Certains commandants de Wagner, fidèles à Prigojine, ont initialement résisté à cette intégration, créant des tensions au sein des unités déployées en Afrique. Par ailleurs, si le modèle économique reste similaire, avec l’accès aux ressources naturelles comme compensation pour l’assistance sécuritaire, le contrôle plus direct du Kremlin pourrait modifier la répartition des bénéfices et les priorités stratégiques.
Cette restructuration témoigne de l’importance croissante que Moscou accorde à sa présence militaire en Afrique, désormais considérée comme trop stratégique pour être laissée à des acteurs semi-autonomes comme Wagner l’était sous Prigojine.
Les outils d’influence non conventionnels
Au-delà de sa présence militaire, Moscou déploie un arsenal sophistiqué d’outils d’influence non conventionnels pour asseoir son autorité en Afrique. Ces méthodes, moins visibles mais tout aussi efficaces, permettent à la Russie d’étendre son influence politique, économique et culturelle sur le continent.
Désinformation et manipulation des réseaux sociaux
La stratégie informationnelle russe en Afrique repose sur un écosystème médiatique bien rodé. Depuis 2019, nous avons identifié plus de 90 sites d’actualités soutenus par la Russie qui diffusent un contenu anti-occidental en français et en anglais, ciblant spécifiquement les audiences africaines. Ces plateformes amplifient systématiquement les échecs occidentaux tout en glorifiant les interventions russes.
Sur Facebook et TikTok, les campagnes de désinformation russes ont presque quadruplé depuis 2022, atteignant des millions d’utilisateurs africains. Au Mali, par exemple, la société Africaine de Publicité (affiliée à Wagner) contrôle désormais plusieurs chaînes de télévision et stations de radio qui façonnent l’opinion publique en faveur de la présence russe. Parallèlement, le réseau Russia Today (RT) a obtenu des licences de diffusion dans plusieurs pays africains, devenant ainsi un vecteur d’influence majeur.
Soutien aux coups d’État et aux juntes militaires
La Russie s’est positionnée comme un soutien privilégié des régimes militaires issus de coups d’État récents en Afrique. Au Mali, les premières livraisons d’armes russes sont arrivées moins d’un mois après le putsch d’Assimi Goïta en 2021. Au Burkina Faso, des conseillers russes ont été aperçus aux côtés du capitaine Ibrahim Traoré dès sa prise de pouvoir en 2022.
Cette stratégie s’accompagne d’un discours de souveraineté séduisant pour ces juntes en quête de légitimité. En effet, contrairement aux partenaires occidentaux, Moscou ne conditionne pas son soutien à des exigences démocratiques ou de respect des droits humains. Ainsi, la Russie offre une alternative attrayante pour des régimes isolés sur la scène internationale.
Capture des élites politiques locales
Le Kremlin a développé une stratégie efficace de séduction des élites africaines. Plus de 27 000 étudiants africains sont actuellement formés dans les universités russes, dont une proportion significative dans des filières stratégiques comme l’ingénierie nucléaire, la médecine ou les études militaires. Ces futurs cadres constituent un réseau d’influence précieux pour Moscou.
Par ailleurs, nous observons une multiplication des forums économiques russo-africains, comme celui de Saint-Pétersbourg qui a réuni 49 délégations africaines en 2023. Ces événements sont l’occasion pour la Russie de signer des accords commerciaux préférentiels et de tisser des liens personnels avec les décideurs africains.
La corruption constitue également un levier d’influence majeur. En République centrafricaine, des documents financiers révèlent que plusieurs ministres reçoivent des compléments de salaire directement financés par des entreprises russes. Cette capture des élites s’étend jusqu’aux cercles familiaux des dirigeants, avec des programmes d’études en Russie proposés aux enfants des hauts responsables politiques africains.
Cette combinaison d’outils non conventionnels, couplée à la présence militaire, forme un dispositif d’influence particulièrement efficace qui permet à la Russie de gagner du terrain face aux puissances occidentales traditionnellement implantées en Afrique.
Les accords bilatéraux et la coopération sécuritaire
La diplomatie sécuritaire constitue un pilier fondamental de la stratégie russe en Afrique. Par la signature d’accords formels avec de nombreux États africains, Moscou établit un cadre légal qui légitime et pérennise sa présence sur le continent, tout en créant des liens institutionnels durables avec ses partenaires africains.
Multiplication des accords de défense depuis 2015
Depuis 2015, le Kremlin a considérablement intensifié sa politique d’accords bilatéraux avec les pays africains. La Russie a signé une vingtaine d’accords de défense pendant cette période, portant le total à une trentaine en 2022, soit plus de la moitié des États du continent. Cette dynamique s’est encore accélérée récemment, puisque Moscou a conclu des accords de coopération militaro-technique avec 33 pays africains. Ces partenariats formels concernent notamment le Tchad, le Niger, le Nigeria et la Zambie (2017), la République centrafricaine, la République démocratique du Congo et Madagascar (2018), ainsi que le Mali, le Congo et l’Angola (2019).
Ces accords comportent généralement des clauses relatives à la coopération technique entre ministères de la Défense, prévoyant des séminaires, des visites officielles et des missions d’entraînement. En outre, lors de la première conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique en 2023, le Kremlin a annoncé la création prochaine d’un centre de gestion des crises au Burundi.
Livraison d’armes et formation militaire
La fourniture d’armements constitue un élément central de ces accords. En effet, la Russie est devenue le premier vendeur d’armes en Afrique subsaharienne entre 2018 et 2022, avec 26% de parts de marché, proportion qui atteint 40% en incluant le Maghreb. L’exportateur d’armes d’État russe Rosoboronexport a signé en 2023 des contrats pour plus de 4,5 milliards de dollars avec des pays africains.
Parmi les équipements fournis figurent des hélicoptères de combat Mi-35, Mi-171 et Mi-8, ainsi que des avions Su-25 livrés au Mali. L’Angola, quant à lui, a acquis 12 chasseurs Su-30K pour un milliard de dollars en 2019. Par ailleurs, la formation des officiers africains dans les écoles militaires russes est systématiquement incluse dans ces accords, comme le stipule celui signé avec la République centrafricaine en 2018.
Partage d’informations confidentielles
Un aspect particulièrement stratégique de ces accords concerne l’échange d’informations sensibles. Sur 27 accords de défense analysés, 10 incluent explicitement “l’échange d’informations et de communications confidentielles entre les ministères de la Défense”. Ces pays sont le Botswana, le Burkina Faso, le Burundi, le Congo-Brazzaville, l’Égypte, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Rwanda et le Tchad.
Ces clauses ouvrent la voie à des échanges privilégiés dans la sphère militaire et, plus largement, à une coopération approfondie entre services de renseignement. Cette dimension confidentielle renforce considérablement l’influence russe et crée des dépendances stratégiques difficilement réversibles pour les États africains concernés.
L’héritage soviétique et les liens historiques
Les liens entre la Russie et l’Afrique ne datent pas d’hier, mais s’enracinent dans une histoire riche remontant à l’ère soviétique. Cet héritage historique constitue un socle solide sur lequel Moscou bâtit aujourd’hui sa stratégie d’influence sur le continent africain.
Formation des élites africaines en URSS
L’Union soviétique a formé des milliers d’étudiants africains dans ses universités entre les années 1960 et 1990. L’Université Patrice Lumumba (aujourd’hui Université russe de l’amitié des peuples) à Moscou fut spécialement créée en 1960 pour accueillir ces jeunes talents du tiers-monde. De nombreux dirigeants africains actuels ont étudié en URSS, notamment les présidents de Namibie, d’Angola et du Mozambique.
Ces programmes d’apprentissage de la langue russe et de formation technique ont créé des réseaux d’influence durables. En effet, ces anciens étudiants, devenus ministres, hauts fonctionnaires ou chefs d’entreprises, conservent souvent une affinité culturelle et politique avec Moscou. La Russie réactive aujourd’hui ce réseau pour faciliter son retour sur le continent.
Solidarité historique avec les mouvements de libération
Pendant la Guerre froide, l’URSS s’est positionnée comme le principal soutien des mouvements de libération nationale africains. Elle a fourni un appui militaire, financier et diplomatique décisif à des organisations comme le MPLA en Angola, le FRELIMO au Mozambique ou l’ANC en Afrique du Sud.
Ce soutien a permis l’indépendance de nombreux pays africains face aux puissances coloniales occidentales. Par ailleurs, Moscou a envoyé des milliers de conseillers militaires et civils pour aider à la construction des jeunes États africains après leur indépendance.
Perception de la Russie comme alliée des opprimés
L’héritage soviétique a façonné une image positive de la Russie dans l’imaginaire collectif africain. Contrairement aux anciennes puissances coloniales européennes, la Russie n’a jamais colonisé l’Afrique, ce qui lui confère un capital sympathie considérable.
Ainsi, Moscou exploite habilement cette perception en se présentant comme une alternative aux partenaires occidentaux, accusés de néocolonialisme. Le discours anti-impérialiste russe trouve un écho favorable auprès des populations et des dirigeants africains déçus par les relations avec l’Occident.
Les conséquences pour la souveraineté africaine
L’influence grandissante de la Russie sur le continent africain soulève des questions cruciales concernant la souveraineté des États qui accueillent cette présence. Entre promesses de sécurité et réalités politiques, le partenariat russe transforme profondément les équilibres internes de nombreux pays africains.
Affaiblissement des institutions démocratiques
L’expansion russe en Afrique coïncide avec un recul démocratique préoccupant. D’après Freedom House, 31 pays africains ont vu leur score de démocratie diminuer au cours des cinq dernières années. Ce n’est pas une simple coïncidence : saper la démocratie constitue un objectif stratégique de la politique africaine de la Russie depuis une vingtaine d’années. Moscou intervient activement dans ce sens dans 28 pays africains, utilisant la désinformation dans 22 pays, l’ingérence électorale dans 18 pays et le soutien à des revendications extraconstitutionnelles dans 15 pays.
Les conséquences sont mesurables : le score médian de liberté pour les pays africains où la Russie sape le plus activement la démocratie est de 22 sur 100, contre 43 pour ceux épargnés par cette influence. En normalisant l’autoritarisme à l’étranger, la Russie valide ses propres pratiques non démocratiques.
Dépendance sécuritaire accrue
Le modèle sécuritaire proposé par Moscou génère une dépendance préoccupante, particulièrement dans les États dirigés par des juntes militaires comme le Mali, le Burkina Faso et la Centrafrique. Derrière chaque déploiement militaire russe se cache un accord économique, créant ce que les experts appellent un “troc sécuritaire”. Ainsi, le Mali aurait cédé à des entreprises russes 25% de ses réserves de manganèse en échange de protection.
Par ailleurs, les forces russes semblent davantage protéger les intérêts économiques que la population civile. Au Burkina Faso, l’Africa Corps serait positionné à seulement 20km de Ouagadougou et des principales zones minières russes, loin des foyers d’insécurité. Paradoxalement, malgré cette présence, plus de 15 000 personnes ont été tuées au Burkina Faso depuis le coup d’État de 2022.
Réactions divisées des États africains face à la Russie
Face à cette influence, les réponses africaines sont contrastées. D’un côté, près de 20 pays du continent ont proposé d’accueillir des contingents militaires russes. Aucun pays africain n’a imposé de sanctions à la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine. Cependant, un sondage réalisé dans six pays africains montre qu’une majorité de citoyens considèrent l’invasion russe comme contraire au droit international.
Cette divergence entre positions officielles et opinions publiques reflète la complexité du rapport à la Russie. Pour Justin Arenstein de Code for Africa, “les dirigeants russes représentent une menace extraordinaire pour les Africains car ils sapent les sociétés ouvertes et la capacité des citoyens à faire leurs propres choix”.
En définitive, la stratégie russe en Afrique représente un changement fondamental dans l’équilibre géopolitique du continent. À travers une approche multidimensionnelle combinant présence militaire, accords bilatéraux et outils d’influence non conventionnels, Moscou a réussi en moins d’une décennie à s’imposer comme un acteur incontournable. La transformation du groupe Wagner en Africa Corps illustre parfaitement cette volonté du Kremlin de consolider et d’institutionnaliser sa présence sur le long terme.
Par ailleurs, l’héritage soviétique constitue indéniablement un terreau favorable à cette expansion. Les liens historiques forgés pendant la Guerre froide permettent aujourd’hui à la Russie de se présenter comme une alternative crédible aux puissances occidentales. Néanmoins, cette influence grandissante soulève des questions préoccupantes quant à la souveraineté réelle des États africains concernés.
En effet, la dépendance sécuritaire qui se développe dans plusieurs pays, notamment ceux dirigés par des juntes militaires, s’accompagne souvent d’un recul démocratique significatif. Le “troc sécuritaire” proposé par Moscou – protection militaire contre ressources naturelles – risque à terme de compromettre l’autonomie politique et économique de ces nations.
Les réactions contrastées des gouvernements et populations africains face à cette influence témoignent de la complexité du phénomène. D’une part, certains dirigeants voient dans le partenariat russe une opportunité de s’affranchir de l’influence occidentale. D’autre part, les conséquences sur les institutions démocratiques et les droits humains suscitent des inquiétudes légitimes.
Au final, l’implantation russe en Afrique ne représente pas simplement un rééquilibrage des influences étrangères sur le continent. Elle dessine également les contours d’un nouveau modèle de relations internationales où la souveraineté formelle des États peut coexister avec une dépendance stratégique profonde. Face à cette réalité, l’avenir des relations russo-africaines dépendra largement de la capacité des pays africains à maintenir leur autonomie décisionnelle tout en bénéficiant des partenariats proposés par Moscou.