
L’apprentissage des langues chez les tout-petits est un phénomène fascinant qui mérite toute notre attention. Saviez-vous qu’à trois ans, le cerveau d’un enfant est en réalité deux fois plus actif que celui d’un adulte? Cette capacité extraordinaire explique pourquoi nos petits sont de véritables éponges linguistiques.
En effet, les bébés possèdent un don remarquable: ils peuvent distinguer tous les sons dans toutes les langues, une faculté que nous perdons malheureusement en grandissant. De plus, ils commencent à comprendre une langue environ deux fois plus vite qu’ils ne la parlent. En tant que parents, nous avons donc une opportunité unique d’accompagner nos enfants dans l’aventure d’apprendre des langues étrangères pendant cette période privilégiée.
Les recherches montrent clairement que l’exposition précoce aux langues, même minime, est bénéfique pour le développement du jeune enfant. Par ailleurs, les enfants qui grandissent en écoutant plusieurs langues développent des facultés d’adaptation et d’apprentissage plus importantes par la suite. Cependant, il est essentiel de comprendre qu’ils ne deviendront pas bilingues avec seulement quelques heures d’apprentissage par semaine – une immersion régulière est nécessaire.
Dans cet article, nous explorerons ensemble comment tirer parti de cette incroyable capacité d’apprentissage de nos tout-petits. Nous verrons notamment pourquoi les enfants apprennent mieux lorsqu’ils utilisent le mouvement, les références visuelles et leur mémoire spatiale, et comment nous pouvons créer un environnement propice à l’épanouissement linguistique de nos enfants.
Le cerveau des tout-petits : une machine à apprendre
Le cerveau d’un tout-petit possède une capacité d’apprentissage remarquable que nous, adultes, avons malheureusement perdue avec le temps. Cette extraordinaire machine neurologique mérite que nous nous y intéressions de plus près pour comprendre comment elle fonctionne, particulièrement quand il s’agit d’apprentissage des langues.
Pourquoi le cerveau des bébés est plus actif que celui des adultes
Contrairement aux idées reçues, les enfants n’utilisent pas leur cerveau de la même façon que les adultes. En effet, des chercheurs de l’Université de Washington ont découvert que les enfants activent des régions cérébrales différentes et plus nombreuses que les adultes lorsqu’ils accomplissent des tâches linguistiques. Ces différences sont visibles même lorsque les performances sont similaires entre enfants et adultes.
Concrètement, les jeunes enfants utilisent davantage les régions postérieures de leur cerveau pour effectuer ces tâches, tandis que les adultes sollicitent principalement les régions frontales. Cette différence fondamentale explique pourquoi les enfants semblent apprendre si facilement de nouvelles informations. Leur cerveau travaille plus, mais de manière moins efficiente – il mobilise plus de ressources pour accomplir les mêmes tâches.
Une étude réalisée à l’Ohio State University confirme par ailleurs que même les enfants de 4 ans montrent déjà des signes d’un réseau cérébral appelé “réseau à demande multiple”, similaire à celui des adultes. Ce réseau permet de gérer les tâches cognitives complexes, bien qu’il ne soit pas encore complètement développé chez les jeunes enfants.
La période critique pour apprendre des langues étrangères
La notion de “période critique” pour l’apprentissage des langues est fondamentale pour les parents. Contrairement à ce que l’on croyait auparavant, des recherches menées au MIT démontrent que cette période s’étend bien plus longtemps qu’on ne le pensait – jusqu’à environ 17-18 ans. Cependant, une distinction importante existe : pour atteindre un niveau de maîtrise similaire à celui d’un locuteur natif, l’apprentissage doit commencer avant l’âge de 10 ans.
Les chercheurs ont constaté peu de différences entre les personnes qui commencent à apprendre une langue dès la naissance et celles qui débutent vers 10 ans. En revanche, les capacités d’apprentissage commencent à décliner significativement après cet âge. Ceux qui débutent entre 10 et 18 ans continueront d’apprendre rapidement, mais n’atteindront jamais le niveau d’un locuteur natif, car leur “fenêtre d’apprentissage” se referme progressivement.
Un point particulièrement intéressant concerne la phonologie – la capacité à percevoir et produire les sons d’une langue. Cette compétence spécifique possède sa propre période critique qui commence in utero et commence à se refermer dès 10-12 mois. C’est pourquoi il est si difficile pour nous, adultes, de prononcer parfaitement certains sons étrangers que nous n’avons pas appris enfants.
Comment les bébés distinguent les sons de toutes les langues
Une découverte fascinante dans le domaine de l’apprentissage des langues concerne la capacité des bébés à distinguer les sons de toutes les langues du monde. À la naissance, le cerveau d’un bébé peut percevoir l’ensemble des 800 phonèmes qui constituent toutes les langues du monde. Cette capacité extraordinaire explique pourquoi les tout-petits peuvent apprendre n’importe quelle langue à laquelle ils sont exposés.
Mais voici ce qui est encore plus étonnant : des recherches récentes publiées dans Developmental Science ont démontré que dès l’âge de 4 mois, les bébés peuvent non seulement distinguer les sons des différentes langues, mais aussi comprendre comment ces sons sont physiquement produits. Ils sont comme de petits détectives linguistiques, observant attentivement les mouvements de votre bouche lorsque vous parlez.
Entre 6 et 12 mois, un phénomène crucial se produit : les bébés commencent à se spécialiser dans leur langue maternelle. Ils deviennent de plus en plus sensibles aux contrastes phonétiques pertinents dans leur environnement linguistique, tout en perdant progressivement leur capacité à distinguer les sons qui n’existent pas dans la langue qu’ils entendent quotidiennement. Ce processus, appelé “rétrécissement perceptif”, est une étape normale du développement linguistique.
Des études ont par ailleurs démontré que les performances en matière de discrimination phonétique à 6 mois sont significativement corrélées avec les compétences linguistiques ultérieures mesurées à 13, 16 et 24 mois. Ainsi, plus un bébé est capable de distinguer les sons de sa langue maternelle, plus son développement linguistique sera rapide et efficace par la suite.
Ces découvertes scientifiques nous offrent une perspective précieuse sur le formidable potentiel d’apprentissage des langues chez les tout-petits. Elles nous rappellent aussi l’importance de stimuler et d’encourager l’exposition précoce aux langues étrangères, afin de profiter pleinement de cette fenêtre d’opportunité unique dans le développement de l’enfant.
Créer un environnement propice à l’apprentissage
Pour qu’un enfant puisse pleinement bénéficier de ses extraordinaires capacités d’apprentissage des langues, l’environnement dans lequel il évolue joue un rôle fondamental. Au-delà des prédispositions cérébrales que nous avons explorées précédemment, c’est la qualité des interactions et du cadre émotionnel qui déterminera en grande partie le succès de cette aventure linguistique.
L’importance de la sécurité émotionnelle
La sécurité émotionnelle constitue la pierre angulaire de tout apprentissage chez l’enfant, particulièrement quand il s’agit d’apprentissage des langues. En effet, le cerveau d’un enfant qui se sent en sécurité affective est davantage disponible pour absorber de nouvelles informations. Ainsi, un environnement chaleureux et bienveillant permet aux circuits neuronaux impliqués dans l’acquisition du langage de fonctionner de manière optimale.
Lorsqu’un tout-petit se sent aimé et valorisé, il ose davantage s’exprimer, expérimenter avec les sons et les mots, sans crainte du jugement. Ce sentiment de sécurité l’encourage à prendre des risques linguistiques, essentiels pour progresser. Par ailleurs, les situations stressantes activent les hormones du stress qui peuvent bloquer certains circuits d’apprentissage. C’est pourquoi je recommande toujours aux parents de privilégier des moments de complicité et de détente pour introduire une nouvelle langue.
Pour créer cette sécurité émotionnelle, la constance est essentielle. Des routines prévisibles, des rituels autour de l’apprentissage des langues et une attitude cohérente des adultes référents permettent à l’enfant de développer la confiance nécessaire pour s’aventurer dans l’univers d’une nouvelle langue.
Favoriser les interactions naturelles au quotidien
L’apprentissage d’une langue étrangère ne devrait jamais ressembler à une leçon formelle pour un tout-petit. Au contraire, c’est à travers les interactions naturelles du quotidien que l’enfant intègre le plus efficacement les structures linguistiques. Les moments les plus ordinaires offrent des occasions extraordinaires d’exposition linguistique : lors du bain, des repas, de l’habillage ou des promenades.
Ces situations concrètes permettent d’associer immédiatement les mots à leur contexte d’utilisation, ce qui facilite considérablement la mémorisation. Par exemple, commenter ce que vous faites pendant que vous préparez le repas ou nommer les vêtements pendant que vous habillez votre enfant sont des façons simples mais puissantes d’intégrer une langue étrangère dans votre quotidien.
La conversation réelle, même avec un vocabulaire limité, est infiniment plus efficace que n’importe quel programme éducatif. Toutefois, ne sous-estimez pas l’importance de la répétition : entendre les mêmes expressions dans des contextes similaires aide l’enfant à construire progressivement sa compréhension. En tant que parent, nommer les objets, décrire les actions et poser des questions simples dans la langue cible crée un bain linguistique naturel et engageant. Apprendre l’anglais pour les enfants devrait être enseigné dès le plus jeune age.
Le rôle des parents dans l’exposition linguistique
Le rôle parental dans l’exposition aux langues étrangères est déterminant, même pour les parents qui ne maîtrisent pas parfaitement la langue qu’ils souhaitent transmettre. Contrairement aux idées reçues, vous n’avez pas besoin d’être bilingue pour offrir à votre enfant une première exposition à une autre langue. Ce qui compte vraiment, c’est la qualité et la régularité de cette exposition.
Un parent enthousiaste qui partage quelques mots, expressions ou comptines dans une langue étrangère transmet non seulement des connaissances linguistiques, mais également une attitude positive envers la diversité linguistique. Cet enthousiasme est contagieux ! Néanmoins, si vous n’êtes pas à l’aise avec la prononciation, n’hésitez pas à utiliser des ressources audio de qualité comme complément.
La cohérence dans l’exposition est également cruciale. Établir des moments dédiés à la langue cible, comme la méthode “une personne – une langue” ou “un moment – une langue”, aide l’enfant à structurer son apprentissage. Enfin, n’oubliez pas que votre patience et votre persévérance sont essentielles : l’apprentissage d’une langue est un marathon, pas un sprint. Célébrez chaque petit progrès de votre enfant et gardez toujours à l’esprit que votre objectif principal est de cultiver son amour pour les langues, bien au-delà de la simple acquisition de vocabulaire.
Apprendre en jouant : la clé de la réussite
Le jeu n’est pas seulement un divertissement pour les tout-petits, c’est un puissant outil d’apprentissage des langues qui stimule naturellement leur cerveau. Dans les moments de plaisir et d’insouciance, les enfants assimilent bien plus efficacement le vocabulaire et les structures linguistiques que lors de séances formelles d’apprentissage.
Jeux de rôle et immersion dans des situations réelles
Les jeux de rôle constituent une méthode particulièrement efficace pour encourager l’expression orale et enrichir le vocabulaire. Lorsqu’un enfant prétend être un médecin examinant son ours en peluche ou un serveur prenant une commande, il utilise la langue dans un contexte significatif qui facilite la mémorisation. Ces situations simulées permettent aux enfants de pratiquer la langue de manière naturelle, sans la pression de devoir “bien parler”.
En effet, quand votre enfant joue à “faire les courses”, il apprend naturellement les noms des aliments, les expressions de politesse et les questions courantes. De même, en jouant au “restaurant”, il s’exerce à demander ce qu’il souhaite, à décrire les plats et à interagir socialement. Ces scénarios de la vie quotidienne sont particulièrement puissants car ils ancrent l’apprentissage dans des situations concrètes que l’enfant peut facilement reconnaître et comprendre.
Par ailleurs, les jeux de rôle peuvent également servir d’outil thérapeutique. Si votre enfant éprouve une certaine crainte ou anxiété face à une situation nouvelle (comme une visite chez le médecin ou le premier jour d’école), rejouer cette situation dans un cadre ludique peut l’aider à verbaliser ses émotions et à se familiariser avec le vocabulaire associé.
Utiliser les comptines et chansons pour mémoriser
Les comptines et les chansons jouent un rôle fondamental dans l’acquisition du langage. Les recherches montrent que les bébés apprennent mieux les langues grâce aux informations rythmiques plutôt que phonétiques pendant leurs premiers mois. Le rythme des chansons et des comptines aide les enfants à percevoir les frontières entre les mots et reste efficace même dès les premiers mois de vie.
En chantant régulièrement avec votre enfant, vous l’aidez à mémoriser des structures linguistiques complètes. La musique facilite la mémorisation car elle engage plusieurs zones du cerveau simultanément. De plus, les gestes qui accompagnent souvent les comptines (comme “Les roues du bus qui tournent”) renforcent la compréhension et l’assimilation des paroles.
Des études menées à l’Université de Cambridge confirment que les parents devraient parler à leurs bébés en utilisant un langage rythmé, comme celui des comptines, dès que possible. C’est ce qu’on appelle “l’échafaudage rythmique” sur lequel les enfants peuvent ensuite construire leurs compétences phonétiques.
Associer les mots aux gestes et objets
Les gestes constituent une forme précoce de communication qui prépare le terrain pour le développement ultérieur du langage. Bien avant de prononcer leurs premiers mots, les bébés communiquent par des gestes comme pointer du doigt, faire au revoir de la main ou tendre les bras pour demander à être pris.
Ces mouvements corporels porteurs de sens fonctionnent comme un pont vers le langage parlé. Lorsqu’un enfant pointe un objet, les parents nomment généralement cet objet, créant ainsi des opportunités d’apprentissage de nouveaux mots. Les recherches démontrent que les enfants qui utilisent des gestes ont tendance à développer un vocabulaire plus riche et plus rapidement que ceux qui n’en utilisent pas.
Pour encourager cette association entre gestes et langage, je vous conseille de montrer clairement l’objet dont vous parlez, de l’approcher de votre bouche en le nommant, puis de faire le geste correspondant. Par exemple, vous pouvez dire “J’ai faim” en vous frottant le ventre ou “fini” en serrant les poings. Cette approche multisensorielle, associant le mot, l’objet et le geste, crée plusieurs chemins neuronaux vers la même information, ce qui facilite considérablement la mémorisation et la compréhension.
Stimuler tous les sens pour mieux retenir
Dans notre voyage à travers l’apprentissage des langues chez les tout-petits, l’approche sensorielle représente une dimension fondamentale souvent sous-estimée. Les recherches démontrent que lorsque les enfants engagent plusieurs sens simultanément, ils absorbent et retiennent l’information de manière significativement plus efficace. Cette approche holistique rend non seulement l’apprentissage plus engageant, mais renforce également les compétences linguistiques essentielles.
L’apprentissage multisensoriel : vue, ouïe, toucher
L’apprentissage multisensoriel fait référence à l’utilisation de plusieurs sens — la vue, l’ouïe, le toucher, et parfois même l’odorat et le goût — pour assimiler de nouvelles informations. Le cerveau humain a évolué pour apprendre dans un monde multisensoriel, et lorsque différentes régions cérébrales sont stimulées simultanément, les enfants développent des connexions neuronales plus robustes.
En effet, dans le développement typique, les compétences communicatives comme le langage émergent de la capacité des tout-petits à combiner des informations multisensorielles en percepts cohérents. Par exemple, l’association de l’expérience visuelle ou tactile d’un objet avec son nom prononcé est couramment utilisée comme mesure d’apprentissage précoce des mots. Cette intégration n’est pas simplement cumulative — elle est synergique. Lorsqu’un enfant entend un mot tout en voyant l’objet correspondant et en le touchant, trois chemins neuronaux distincts se forment autour du même concept.
Les parents attentifs remarqueront que les tout-petits apprennent naturellement sur leur monde par l’exploration tactile. Cette exploration sensorielle active les cinq sens en touchant, goûtant, sentant, écoutant et regardant divers stimuli. Contrairement aux adultes qui peuvent apprendre efficacement par lecture ou écoute passive, les jeunes enfants construisent leurs connaissances linguistiques en manipulant physiquement leur environnement.
Par ailleurs, l’intégration sensorielle joue un rôle crucial dans le développement du langage. Les recherches ont identifié quatre principaux styles d’apprentissage qui reflètent les préférences sensorielles des enfants : visuel (apprendre en voyant), auditif (apprendre en écoutant), tactile (apprendre par le toucher) et kinesthésique (apprendre en bougeant). Bien que chaque enfant puisse avoir des préférences, l’approche qui combine ces modalités offre les meilleurs résultats pour l’apprentissage linguistique.
Exemples d’activités sensorielles simples à la maison
Créer des expériences multisensorielles à la maison ne nécessite pas de matériel coûteux ou spécialisé. Voici quelques activités accessibles et efficaces pour soutenir l’apprentissage des langues étrangères.
Les bacs sensoriels représentent une excellente introduction. Remplissez un récipient de riz, sable, haricots secs ou pâtes, puis cachez-y des objets dont vous souhaitez enseigner le nom dans la langue cible. Pendant que votre enfant cherche ces trésors cachés, nommez-les dans la langue étrangère lorsqu’ils les découvre. Cette activité engage simultanément le toucher (textures variées), la vue (reconnaissance d’objets) et l’ouïe (nouveau vocabulaire).
La peinture au doigt offre une expérience tactile riche qui peut être associée à l’apprentissage linguistique. Lorsque votre enfant explore différentes couleurs, textures et sensations, profitez-en pour introduire le vocabulaire correspondant. Cette approche est particulièrement efficace pour enseigner les adjectifs descriptifs comme “doux”, “rugueux”, “collant” ou “lisse” dans une nouvelle langue.
L’eau constitue également un médium d’apprentissage fascinant. Les jeux d’eau permettent d’explorer des concepts comme “verser”, “remplir”, “vider”, tout en introduisant un vocabulaire scientifique simple. En ajoutant des colorants alimentaires, vous pouvez également enseigner les noms des couleurs en créant un mélange captivant visuellement.
L’approche culinaire est particulièrement pertinente pour l’apprentissage des langues. Cuisiner ensemble engage tous les sens : l’odorat (sentir les épices), le goût (déguster les ingrédients), le toucher (manipuler différentes textures), la vue (observer les transformations) et l’ouïe (écouter les instructions). Cette immersion multisensorielle crée un contexte significatif et mémorable pour l’acquisition du vocabulaire.
Les chansons associées à des mouvements représentent une méthode classique d’apprentissage multisensoriel. Lorsqu’un enfant entend les paroles, voit les gestes correspondants et les reproduit physiquement, il crée des associations profondes qui renforcent la mémorisation. Des comptines simples en langue étrangère accompagnées de gestes constituent souvent les premiers pas réussis dans une nouvelle langue.
La valeur de ces activités sensorielles réside dans leur capacité à créer des opportunités d’apprentissage fonctionnelles dans des contextes naturels. Plus les sens sont impliqués, plus les chances que l’enfant retienne l’information augmentent. Ces expériences sensorielles constituent donc le terrain idéal pour cultiver l’amour des langues étrangères, tout en respectant la façon naturelle dont les tout-petits découvrent le monde.
Découvrir la culture derrière la langue
Au-delà des mots et des phrases, chaque langue porte en elle l’essence d’une culture. Comprendre cette dimension culturelle rend l’apprentissage des langues bien plus riche et significatif pour les tout-petits, transformant l’acquisition de vocabulaire en véritable exploration du monde.
Fêtes, traditions et histoires pour éveiller la curiosité
Les célébrations culturelles représentent une porte d’entrée privilégiée vers l’apprentissage d’une langue étrangère. Lorsqu’un enfant participe à une fête traditionnelle comme Halloween en anglais ou la fête des Lanternes en chinois, il découvre naturellement le vocabulaire dans un contexte authentique et mémorable. Ces événements offrent une compréhension plus profonde des pratiques culturelles et du langage utilisé dans ces contextes.
Les histoires et contes traditionnels jouent également un rôle fondamental dans la transmission des valeurs culturelles. En effet, les récits contiennent la sagesse du monde, célèbrent la diversité culturelle et préservent l’identité culturelle. Lorsqu’un parent raconte une histoire traditionnelle dans une langue étrangère, l’enfant est exposé non seulement à de nouveaux mots, mais aussi aux croyances, valeurs et traditions qu’ils véhiculent.
D’ailleurs, les études montrent que l’examen de récits centrés sur divers principes sociaux et civiques a un impact significatif sur la perception des enfants. En explorant ces histoires, les enfants développent une meilleure compréhension du respect, de la responsabilité et de la coopération au sein de la communauté éducative et sociale.
Cuisiner ensemble des plats typiques en langue étrangère
La cuisine représente une activité multisensorielle idéale pour l’apprentissage des langues. Préparer un Zwetschgenkuchen (gâteau aux prunes allemand) ou des tamales mexicains avec votre enfant crée une expérience où tous les sens sont engagés : l’odorat (sentir les épices), le goût, le toucher (manipuler différentes textures), la vue et l’ouïe (écouter les instructions en langue étrangère).
Les repas traditionnels permettent aux enfants de développer un lien avec leur identité culturelle, particulièrement lorsque les ingrédients sont natifs d’un patrimoine particulier. De plus, ces moments de partage en cuisine créent un espace privilégié pour parler français ou allemand avec votre enfant, tout en recréant des souvenirs associés à des expériences culturelles authentiques.
Encourager sans pression et valoriser les erreurs
Un aspect fascinant de l’apprentissage des langues chez les tout-petits réside dans leur rapport aux erreurs. Cette attitude naturelle constitue un avantage considérable que nous, adultes, avons souvent perdu en grandissant. Comprendre et préserver cette disposition d’esprit peut faire toute la différence dans l’acquisition des langues étrangères.
Pourquoi les enfants n’ont pas peur de se tromper
Avant l’âge de 7 ans, les enfants ne sont généralement pas conscients qu’on peut les juger pour leurs erreurs linguistiques. Cette innocence leur permet de s’exprimer librement, sans le filtre de l’autocensure. Contrairement aux adultes qui redoutent souvent le jugement, particulièrement celui des locuteurs natifs, les tout-petits se lancent naturellement dans l’apprentissage des langues.
Les jeunes enfants se concentrent davantage sur la transmission du message et sur la façon de se faire comprendre, plutôt que sur les “règles” ou les structures grammaticales. Cette approche orientée vers la communication représente un atout majeur dans l’apprentissage des langues. En effet, un enfant qui communique beaucoup tout en faisant quelques erreurs développera bien plus rapidement sa confiance et ses compétences qu’un enfant qui parle très peu par peur de se tromper.
Comment transformer les erreurs en apprentissage
Les recherches démontrent que donner à votre enfant la liberté et la confiance de faire des erreurs favorise une meilleure mémorisation des nouvelles informations. Toutefois, il est essentiel d’adopter une approche équilibrée : offrir des retours constructifs sans décourager l’enfant de s’exprimer, prendre des risques et expérimenter avec la langue.
Par exemple, si votre enfant dit “Je nager hier”, au lieu de le corriger directement (“Non ! On dit ‘j’ai nagé’ !”), privilégiez une reformulation positive : “Oh, tu as nagé hier ? C’était amusant ?” Cette méthode permet de reconnaître positivement ce que l’enfant a dit tout en lui offrant le modèle correct, l’encourageant ainsi à poursuivre son récit.
Dans l’apprentissage des langues, n’oubliez pas que faire des erreurs n’est pas simplement nécessaire, c’est un bon signe. Si votre enfant ne fait pas d’erreurs, cela pourrait indiquer qu’il ne s’efforce pas suffisamment d’utiliser la langue. Chaque erreur représente une opportunité d’amélioration et montre que votre enfant remarque certains aspects de la langue.
N’interrompez pas votre enfant pour le corriger pendant qu’il s’exprime. Attendez plutôt qu’il termine pour reprendre éventuellement une erreur récurrente. L’objectif principal reste la communication, les erreurs sont secondaires – exactement comme dans la vie réelle.
En tant que parents, nous avons désormais une compréhension plus claire de ce potentiel extraordinaire qui sommeille dans le cerveau de nos tout-petits. Cette période critique d’apprentissage des langues représente véritablement une opportunité unique que nous pouvons saisir dès aujourd’hui. Les recherches scientifiques confirment sans l’ombre d’un doute que notre rôle est fondamental pour accompagner nos enfants dans cette aventure linguistique.
Néanmoins, gardons à l’esprit que l’apprentissage des langues doit rester avant tout une expérience joyeuse et naturelle. L’exposition quotidienne, même de courte durée, porte ses fruits lorsqu’elle s’intègre dans des moments de complicité et de plaisir partagé. Par ailleurs, les approches multisensorielles où la vue, l’ouïe et le toucher sont sollicités simultanément permettent à nos enfants de créer des connexions cérébrales plus solides et durables.
La découverte d’une langue étrangère va bien au-delà des mots – elle ouvre une fenêtre sur d’autres cultures, d’autres façons de penser et de voir le monde. À travers les comptines, les jeux de rôle, les histoires traditionnelles ou encore la cuisine, nos enfants s’approprient naturellement non seulement un vocabulaire, mais également des valeurs et des traditions.
Finalement, ce qui compte le plus n’est pas la perfection grammaticale mais l’enthousiasme et la curiosité que nous parvenons à éveiller chez nos enfants. Les erreurs font partie intégrante du processus d’apprentissage et méritent d’être accueillies avec bienveillance. Cette attitude positive envers les langues que nous cultivons aujourd’hui constituera sans doute l’un des plus beaux cadeaux que nous puissions offrir à nos tout-petits pour leur avenir dans un monde de plus en plus connecté.
Source : blog de digital-langues.fr
Partenaire : lesgrignotins.fr | Comme toujours, en lien avec nos articles sur les enfants, nous vous conseillons ces remèdes naturels pour traiter l’acné du nourrisson.